Comme ses voisins, la Hongrie au Sud et la Pologne au Nord, la République tchèque n’a réellement obtenu son indépendance qu’à la fin du XXe siècle, mettant ainsi fin à plusieurs siècles de domination étrangère, tantôt autrichienne, tantôt germanique puis nazie et soviétique. Mais, plus qu’ailleurs, sa volonté d’indépendance est allée de pair avec un fort nationalisme. Cela explique que, bien qu’ayant intégré dès 2004 l’Union européenne, onze ans seulement après la fin de la tutelle soviétique, ses élites politiques et administratives se montrent encore très réticentes à l’égard de celle-ci, qu’elles suspectent de vouloir priver leur pays de sa souveraineté nationale. La difficile gestion de la crise économique a de plus renforcé le sentiment que l’échelon national était le plus approprié pour apporter des solutions efficaces.